Joël Piganiol, ultra-trailer : « Courir permet d’explorer ses ressources »

Son premier ultra-trail dans les Pyrénées en 2015 a été une révélation. « J’ai eu le sentiment de dépasser mes limites physiques et mentales. Courir sur plus de 80 km avec un dénivelé supérieur à 4 000 m demande une préparation rigoureuse », précise le coureur de fond qui a enchaîné ensuite avec la Diagonale des Fous à la Réunion en 2018 (113e place), l’ultra-trail du Beaujolais vert (110 km) en 2020, celui de Madère en 2022 et celui du Mont-Blanc en 2023. L’éleveur allaitant, installé à Sénezergues, dans le Cantal, est associé avec son frère sur une exploitation de 130 ha, qui compte 130 vaches limousines.

Face à la maladie

D’un dur combat contre la maladie en 2010 s’ensuit le besoin de se sentir encore plus vivant. « J’ai toujours fait du sport, explique Joël Piganiol, qui compte à son actif vingt ans de football amateur et son poste actuel d’éducateur à l’école de foot de Chataigneraie-Veinazès. Mais après la maladie, courir sur des distances longues m’a permis d’aller puiser dans mes ressources profondes. Relever ces défis a généré des forces nouvelles que j’exploite dans l’exercice de mon métier et de mes responsabilités. Je cours aussi en homme de la terre, attentif et reconnaissant pour ces territoires entretenus par l’homme. »

Le goût de l’effort

Joël Piganiol entame un second mandat à la tête du syndicat local. « Travailler sa respiration pour courir apporte du calme et un tempo dans la prise de parole en réunion », note le quinquagénaire, qui voit de nombreuses complémentarités dans ses activités. Le goût de l’effort, la ténacité, une bonne résistance et une faculté d’adaptation affûtée sont à ses yeux des qualités indissociables du métier d’éleveur. « Je conseille aux jeunes de ne pas arrêter le sport », précise-t-il. Également sportifs, son épouse et ses trois enfants sont des soutiens précieux lors de ses courses qui motivent toujours des vacances familiales.